Obligeons François Hollande à respecter ses engagements sur les langues régionales
Compte rendu de la réunion de l’Intergroupe langue du Parlement Européen du 24 mai 2012
Lors de cette session plénière de mai, l’Intergroupe “Langues régionales”, présidé par François Alfonsi, député européen de Corse représentant R&PS, s’est réuni, en présence du Conseiller régional d’Aquitaine David Grosclaude, ainsi que des membres de l’EBLUL-France, le bureau européen pour les langues moins répandues.
Cette réunion a notamment permis de faire un état des lieux sur la situation des langues régionales en France, suite aux élections présidentielles de mai. Les membres de l’Intergroupe ont ainsi rappelé que la situation des langues régionales en France est toujours très précaire. Porteuse d’espoir, la modification en 2008 de l’article 75 de la Constitution française, inscrivant les langues régionales au patrimoine français, n’a hélas pas été suivie de mesure concrète. De même, la France n’a jamais ratifié la Charte européenne des Langues régionales ou minoritaires, datant de 1992 et entrée en vigueur dans de nombreux pays européens.
En vue de mettre ce thème au centre des débats en France, de grandes manifestations pour la défense des Langues régionales ont été organisées dans tout le pays le 31 mars, à l’initiative de la “Coordination Langues Régionales”. Fruit d’un travail associatif de près d’une année, le succès a été au rendez vous. En effet, 60 000 personnes ont manifesté dans une douzaine de lieux en France, dont 30 000 à Toulouse pour la défense de la langue d’Oc. A Perpignan, le LipDup (clip chantant) organisé pour la défense de la langue catalane a même battu le record du monde de participation avec la présence de 7153 personnes.
Lors de sa campagne, François Hollande s’est engagé à ratifier la Charte européenne. Les Députés européens, dont l’institution est un soutien historique à la lutte pour la reconnaissance des langues régionales, ont non seulement appelé M. Hollande à tenir sa promesse mais ils ont aussi insisté sur la nécessité de mettre en place un véritable cadre législatif, doté de moyens politiques et financiers, afin de garantir le respect et la diversité des langues régionales en France.